L'ÉCRITOIRE SÉGALINE

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Lettres...ou ne pas l'être, bon en orthographe

Dimanche 10 Octobre 2010

 

Quelle mauvaise idée que d'avoir suivi le JT de 13h sur la 2 aujourd'hui, car j'ai bien failli m'arracher les cheveux à force de m'agacer. Intérieurement bien sûr car j'étais seule ou presque... Je n'allais tout de même pas discuter avec mon chien d'un sujet aussi agaçant que ce serpent de mer qui revient régulièrement, presque comme un marronnier journalistique à l'époque des rentrées universitaires, je veux parler de la méconnaissance de l'orthographe par un nombre croissant d'étudiants. Et quand je parle de méconnaissance, d'après les exemples qui ont été cités au cours du reportage, c'est carrément de l'incurie. Participes passés non accordés, conjugaisons aléatoires, j'en passe et des meilleures. Donc nos jeunes (et moins jeunes aussi car le problème est loin d'être nouveau) sont nuls en orthographe, ils sont sans doute très brillants dans des démonstrations scientifiques ou des gloses diverses et variées mais ils ne savent plus écrire en bon français. Et puis d'abord c'est quoi le «bon français» (enfin la «bonne orthographe» disons parce que sinon on va confondre avec celui de Besson)? Par bon français j'entends la langue telle qu'elle se parle et s'écrit dans les manuels scolaires dédiés à cette belle discipline notamment, telle qu'on me l'a apprise et telle que j'ai appris à l'enseigner. Je ne sais pas pourquoi mais cet apprentissage ne m'a jamais semblé insurmontable, tout juste ai-je trouvé que notre bel idiome était parsemé de nombreuses bizarreries et exceptions confirmant des règles tout aussi nombreuses ; de même cela n'a pas semblé gêner des générations et des générations de locuteurs et de scripteurs qui n'en ont jamais fait tout un fromage. Évidemment la langue a toujours évolué au cours des siècles, parfois par des réformes bien fondées, parfois par l'usage, parfois par de simples erreurs de copistes, tout cela fait l'histoire et la singularité de chaque langue.

Or donc au cours de ce journal télévisé j'ai entendu un historien de l'éducation je crois, proposer par exemple de supprimer toutes les consonnes doubles qui ne s’entendaient pas, et de citer le mot honnête qui donc pourrait s'écrire honête*. Pourquoi ne pas aussi remplacer l'accent circonflexe par un accent grave, ce qui donnerait honète*, et oublier ainsi que celui-ci témoigne d'un ancien -s- qui lui-même nous ramène aux origines latines du mot, etc etc. Je serai tentée de dire qu'il ne faut rien changer mais je risque de passer pour une réactionnaire, conservatrice ou autre, ce que je ne suis bien sûr pas. Ce qui me défrise ce n'est pas que l'on puisse vouloir réformer l'orthographe française, puisque depuis des siècles les académiciens s'attellent à cette tâche et la font évoluer, non ce qui m'énerve c'est la motivation: si l'orthographe est trop compliquée pour nos étudiants la solution réside dans le fait de simplifier l'orthographe, cette vilaine, plutôt que de dire aux étudiants de retourner à l'école et de se fourrer dans le crâne quelques règles élémentaires de conjugaison ou d’orthographe lexicale. C'est tellement plus facile. Et s'ils sont capables d'être des cadors en physique nucléaire ou en bio-chimie pourquoi ils ne seraient pas capables d'apprendre quelques malheureuses règles d'accord des participes passés? Comment est donc constitué le cerveau de l'étudiant d'aujourd'hui qu'il ne puisse y faire rentrer les mêmes choses que celui des générations précédentes? En voilà un mystère... Si au moins ils étaient infiniment plus doués pour le reste des connaissances, autre que cette stupide orthographe, on comprendrait à la limite, mais leur niveau n'est pas, que je sache, extraordinaire non plus. Alors c'est quoi le problème? S'agirait-il d'une génération à la quelle on a toujours répété depuis le plus jeune âge des choses du genre "Oh mon pauvre petit, tu n'arrives pas à retenir la leçon, ce n'est pas grave mon chéri, ta maîtresse te donne vraiment trop de travail, c'est trop difficile pour ton petit cerveau délicat, je vais aller lui dire deux mots après les cours, ne t'en fais pas mon chéri et va jouer avec ta console"?

 Mais l'exemple vient d'en haut et il faut bien avouer que lorsqu'on voit le peu de cas que le ministre de l'enseignement lui-même fait de l'orthographe, au vu des fautes et boulettes dont il parsème allègrement ses propres écrits, on en reste pantois et on comprend mieux les choses. N'empêche, ce n'est pas un excuse!

 Ne soyons donc pas aussi conservateurs, devenons"djeuns" et cool, et laissons donc aller à vau-l'eau ce français qui sent la naphtaline: je croa kon a k tous adopT le styl SMS é pui op...

 NB: Moi par contre il va falloir que je prenne des cours de langage SMS...

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