L'ÉCRITOIRE SÉGALINE

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Premières pages

Dimanche 3 Janvier 2010


 Mon département du Lot a été choisi avec la Seine-et-Marne et l'Ain pour tester une initiative menée par les conseils généraux, les bibliothèques départementales de prêts et les CAF de ces trois départements, sous l'égide du Ministère de la Culture et de la Communication: il s'agit de distribuer aux jeunes parents d'enfants nés en 2009 des livres afin d'initier les bébés à la lecture. Je suis donc allée chercher mon livre il y a quelque jours à la bibliothèque du canton mais personnellement je ne le trouve pas très attirant, les illustrations mêlent photos d'animaux et personnages en papier mâché ou en pâte à sel avec des dessins très enfantins; évidemment mon sens de l'esthétique est quelque peu différent de celui d'un bébé de quelques mois. Honnêtement je trouve que c'est sans doute pas mal d'argent dépensé pour pas grand chose car si c'est un livre très bien réalisé du point de vue technique avec sa couverture cartonnée et sa reliure brochée, le contenu ne me semble pas vraiment à la hauteur de la forme: le petit fascicule qui accompagne le livre incite les parents à lire des histoires aux enfants qui dès le plus jeune âge sont sensibles à la voix et aux mots, ils comprennent plus qu'on ne l'imagine, mais alors je m'interroge sur le choix des mots qui me semblent tellement « cul-cul ». Pourquoi ne pas avoir choisi une jolie histoire avec des mots et des sonorités propres à éveiller l'oreille des petits plutôt que cette suite de mini-dialogues dénués de sens au vocabulaire si pauvre? On va me rétorquer que ce qui ne fait pas sens pour moi en a peut-être un pour un enfant...mouais, je suis sceptique. Enfin quoi, soit un bébé ne comprend pas le sens et alors ça ne sert à rien d'essayer d'en mettre, autant lui lire le bottin, soit il comprend et à ce moment-là racontons quelque chose qui ait du sens pour lui comme pour le lecteur. Je déteste cette façon infantile de traiter les enfants: puisqu'il est vrai que les enfants sont sensibles à l'esthétique il serait logique de les initier alors à ce qui est beau d'un point de vue assez consensuel et intemporel: un tableau de maître, une belle photographie, que sais-je? De même pour les mots, afin de les éveiller à leur langue maternelle lisons-leur du Proust ou du Victor Hugo plutôt que des historiettes sans queues ni têtes. Idem pour la musique: de jolies mélodies des Beatles ou des Pink Floyd feront aussi bien l'affaire que des comptines désuètes.

Ce n'est pas faire de l'élitisme, c'est simplement initier à la beauté et à l'art, et pour ça il n'y a pas d'âge pour commencer.

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